Haberin yayım tarihi
2008-05-22
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Ambassadeur Tanlay:La Turquie souhaite aboutir à une solution rapide..

Büyükelçi Sayın  Fuat Tanlay'ın, Reformcu Hareket (MR) Senatörü Philippe Monfils tarafından kaleme alınan "Kıbrıs adasının yeniden birleştirilmesine yönelik müzakerelerin iyi geçmesi amacıyla cesaretlendirilmesine" ilişkin karar tasarısı çerçevesinde bugün (21 Mayıs) Senato'da yaptığı sunuşun Fransızca metni okurlarımızın bilgisine sunulmaktadır..




Madame la Présidente,
Honorables Sénateurs,
Membres de la Commission des Relations extérieures et de la Défense,
Mesdames et Messieurs, 
  
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui.
 
Je souhaite avant tout remercier l'honorable Commission d'avoir réagi à ma lettre du 22 février dernier et d'avoir voulu entendre l'avis de la Turquie, avant de reprendre la discussion sur le projet intitulé « Proposition de résolution visant à encourager le bon déroulement des négociations ayant pour objectif la réunification de l'Île de Chypre ».
 
Cependant, étant donné que  la démarche de l'honorable Commission est d'écouter les deux parties du problème dans un esprit d'équité, et sachant que le représentant Chypriote grec à Bruxelles a également été entendu, la position de la partie Chypriote turque ne peut être exprimée que par M. Yalçın Vehit, Représentant de la République Turque de Chypre du Nord.
 
En effet, si en tant qu'Ambassadeur d'un Etat garant, je me dois de protéger les droits conférés aux chypriotes turcs par les Traités fondateurs, je ne représente pas les chypriotes turcs. Les chypriotes turcs sont aujourd'hui représentés par la République Turque de Chypre du Nord, qui est un Etat indépendant et démocratique. La Turquie reconnaît l'indépendance de cette république.
 
Je sais que la République Turque de Chypre du Nord n'est pas reconnue par la Belgique. Cependant, M. Vehit est le représentant direct de M. Mehmet Ali Talat, Président de la République de Chypre du Nord qui  reprend maintenant les négociations intercommunautaires avec M. Christofias, le nouveau leader Chypriote grec. Je souhaite également porter à votre connaissance que le Président Talat a déjà réalisé des entretiens avec le Ministre belge des Affaires Etrangères Son Excellence Karel de Gucht, Monsieur  Olli Rehn, Commissaire européen à l'Elargissement, ainsi qu'avec plusieurs Ministres de divers pays.
 
La représentation de la République Turque de Chypre du Nord est une représentation régulièrement enregistrée auprès des autorités Belges. M. Vehit et ses collègues sont reçus au Service Public Fédéral Affaires Etrangères, Commerce Extérieur et Coopération au Développement, en tant que représentants de la Communauté turque de Chypre du Nord, même si le statut d'Ambassade ne leur est pas accordé.
 
Finalement, l'audition de M. Vehit aurait sans doute été beaucoup plus conforme à l'esprit du projet de résolution que la mienne. En effet, l'idée de départ de cette résolution est, si je ne me trompe, de permettre aux communautés de négocier avec le moins d'interférence possible. Il aurait donc été beaucoup plus utile d'entendre les représentants des deux communautés que d'entendre l'Ambassadeur de Turquie.
 
Ceci dit, étant donné que l'honorable Commission, contrairement au Service Public Fédéral Affaires Etrangères, n'ait pas jugé adéquat d'entendre Monsieur Vehit, je suis honoré que la Commission veuille m'entendre, non pas comme représentant des Chypriotes turcs, mais celui de la Turquie.
 
J'espère que mon exposé permettra à la Commission d'avoir une vue plus équilibrée sur la question. 
  
Madame la Présidente,
Honorables Sénateurs,
 
Toute analyse, aussi succincte soit-elle, du problème chypriote, doit sans doute inclure un tant soit peu les fondements historiques et sociaux du problème, ainsi que les traumatismes violents qui subsistent encore dans les esprits. On ne pourrait analyser le Japon contemporain sans connaître Hiroshima. On ne pourrait analyser l'Europe contemporaine sans connaître la deuxième guerre mondiale et la guerre froide.  On ne peut certainement pas comprendre Chypre, sans connaître la période 1960-1974.
 
Mon temps d'intervention ne permettrait pas de faire un historique complet, même en ce qui concerne cette période cruciale. Je souhaite donc vous distribuer des copies du livre de M. Salahi Sonyel, « the Destruction of a Republic and its afthermath », qui détaille l'histoire de cette période d'une façon très documentée. Je souhaite seulement donner un aperçu de la complexité historique du problème et des réalités sur le terrain, qui sont très différentes de celles qui sont exposées par certains défenseurs des thèses chypriotes grecques.
 
Comme vous le savez, Chypre était une ancienne possession ottomane jusqu'en 1878, puis une possession britannique jusqu'en 1960. Des familles turques vivent sur cette île depuis 1572.
 
Il existait, et existe toujours deux peuples ethniquement, religieusement et culturellement distincts sur l'île de Chypre, à savoir les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs, qui parlent des langues différentes. La question de Chypre n'a jamais été un conflit de majorité et de minorité. 
 
La République d'association de Chypre, qui a été établie en 1960 sur la base de l'égalité politique des peuples chypriotes turcs et grecs en vertu des traités internationaux a cessé d'exister en tant que telle, après que sa constitution ait été changée par la force des armes par les chypriotes grecs en 1963.
 
Bien que ces traités aient été dûment négociés et approuvés par toutes les parties, les chypriotes grecs ne les ont jamais vraiment acceptés, et avaient toujours l'objectif d'un rattachement de l'île à la Grèce, appelé Enosis. Je pourrais vous lire, si vous le désirez, plusieurs déclarations très claires de l'Archevêque Makarios, le Premier Président de la République de Chypre  dans ce sens.
 
Depuis 1963 donc, il n'y a pas eu d'autorité unique qui est compétente pour représenter conjointement les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs. L'administration chypriote grecque de Chypre du sud n'a aucun droit ou juridiction légale ou morale de représenter l'île entière ou d'agir en son nom.
 
De 1963 à 1974 les Chypriotes grecs ont conduit une campagne armée systématique contre les Chypriotes turcs, qui, aujourd'hui, serait qualifié de nettoyage ethnique.
 
Ainsi en 1963, 103 villages turcs furent attaqués et pillés, laissant en l'espace de cinq semaines 25.000 turcs sans logis et qui durent passer sous des tentes cinq hivers consécutifs. Ces faits sont largement documentés dans les rapports des Nations Unies de l'époque, dont je peux vous lire des extraits.
 
Un document récent, qui peut donner une idée de la violence des exactions commises contre les chypriotes turcs durant cette campagne armée, est le film documentaire « l'Autobus perdu » qui a été écrit par M. Raşit Pertev, le Secrétaire Général actuel de la présidence de la République chypriote turque. Ce film a été montré au parlement européen l'été dernier. Il raconte, en faisant parler les témoins directs, l'histoire d'un groupe de turcs, qui faisaient partie de la communauté turque enclavée de Larnaka, sur la côte sud de l'île, et qui allaient travailler en autobus dans une des bases militaires anglaises, en passant par la zone sous contrôle grecque.  Le 13 mai 1964, l'autobus n'est pas revenu. Il a disparu en route, avec tous ses voyageurs. Ce n'est que récemment, plus de quarante ans plus tard que le Comité des personnes disparues, une instance bilatérale qui travaille sous l'égide des Nations Unies, a finalement retrouvé les restes de ces personnes assassinées par les miliciens grecs. Je serais bien sûr heureux de pouvoir en organiser une projection pour le Sénat.
 
Il est probable que cette campagne de nettoyage ethnique aurait eu des répercussions différentes de nos jours. Les conditions de l'époque, tant en ce qui concerne les techniques de diffusion de l'information, que les clivages politiques au sein des Nations unies,  ont fait que la communauté internationale n'ait pas voulu voir la tragédie qui se déroulait en plein milieu de la Méditerranée. Les Chypriotes grecs ont réussi à être reconnus comme gouvernement de la l'Ile entière. Ils ont réussi à faire voter des résolutions unilatérales aux Nations Unies et dans d'autres organismes internationaux soutenant cette position.
 
Le point culminant de cette campagne de nettoyage ethnique fut un coup d'Etat d'extrême droite réalisé en 1974. Ce coup d'Etat avait pour but de réaliser l'objectif d'Enosis, c'est à dire d'annexer Chypre à la Grèce qui était alors gouvernée par la junte des colonels. La  Turquie a exercé ses droits émanant des traités et conduit une opération armée. L'intervention turque a sans aucun doute servi à éviter le bain de sang qui aurait suivi ce coup d'Etat.
 
Cette longue et douloureuse expérience a montré qu'on ne peut plus revenir en arrière, que les traités fondateurs ne sont plus adéquats pour garantir la paix et la sécurité des deux communautés présentes sur l'île. Depuis cette période, la Turquie a milité pour une solution bi-zonale sur l'Ile.
 
Or, aujourd'hui encore, au cœur du problème réside le fait que l'administration chypriote grecque prétend être le successeur légitime du gouvernement de la République de Chypre de 1960.
 
Cependant, l'Ile de Chypre n'est pas gouvernée légalement ou dans sa totalité par l'administration chypriote grecque. Ils ne peuvent pas imposer le titre du « gouvernement de Chypre » aux Chypriotes turcs. Historiquement et légalement c'est une revendication sans fondement. Par conséquent il n'y a aucun gouvernement qui recueille le consentement des deux parties à Chypre.
 
Par ailleurs, les Chypriotes turcs, pendant plus de quarante années, ont été privés d'une voix officielle dans le monde ainsi que de ressources financières comparables aux Chypriotes grecs afin de présenter leur cause devant la communauté mondiale.
 
Madame la Présidente,
Honorables Sénateurs,
 
Après cette introduction du problème, je voudrais maintenant vous parler de notre approche concernant  sa résolution.
 
La question de Chypre a été à l'ordre du jour de l'ONU pendant plus de 40 années.
 
La Turquie a toujours soutenu les initiatives pour trouver un règlement complet sous l'égide des Nations Unies.  Un tel règlement doit être trouvé sur la base des paramètres établis depuis longtemps par l'ONU.  
 
Ces paramètres sont la bi-zonalité, l'égalité politique et le statut égal et une nouvelle structure d'état d'association.  
 
La Turquie est résolue à maintenir son attitude constructive en ce qui concerne un règlement.  
 
Cependant, il n'est pas possible d'arriver à une solution simplement par les efforts du côté turc. La volonté politique de côté chypriote grec et de la Grèce est également nécessaire.  
 
Le côté chypriote grec a jusqu'à présent montré qu'il ne voulait pas un « plan de règlement » qui pourrait découler d'un processus sous l'égide des Nations Unies. Le rejet du Plan Annan avec une large majorité par les Chypriotes grecs en témoigne.  
 
Il y a cependant un regain d'optimisme au sein de la communauté internationale pour un progrès à Chypre après les élections générales en Chypre du sud.
 
Nous portons tous l'espoir que l'année 2008 offrira une fenêtre d'opportunité pour réaliser un règlement complet.  
 
Nous espérons que la relance faite durant la première rencontre des leaders des deux communautés le 21 mars dernier portera ses fruits.  
 
Après la réunion des leaders, les représentants des deux parties ont convenu de la formation des six groupes de travail et de sept comités techniques.  
 
Les groupes de travail feront l'inventaire des points sur lesquels les parties ont des vues convergentes, ceux ou celles ou elles ont des vues divergentes et présenteront les résultats aux leaders.  
 
Nous nous attendons à ce que les véritables négociations reprennent entre les leaders dans les trois mois sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU et de son nouveau représentant spécial.  
 
Le plan complet de règlement des Nations Unies existant doit être notre point de départ et la trame d'une solution. Ce plan était le résultat des milliers d'heures de travail acharné et de négociations coriaces.
 
Ni nous, ni la communauté internationale ne pouvons nous permettre de recommencer à zéro, ainsi que la communauté chypriote grecque semble le réclamer.   Nous devons préserver l'intégrité et les paramètres essentiels du plan.
 
Nous savons assez bien à quoi une solution ressemblera. Il sera basé sur une nouvelle association établie entre deux Etats constitutifs. L'égalité politique et le partage des pouvoirs en seront des éléments essentiels.  
 
La communauté internationale et les Etats Membres de l'Union européenne devraient encourager le côté chypriote grec à atteindre une solution complète et juste qui apportera la paix et la stabilité, non seulement aux deux communautés de l'Ile mais à la région dans l'ensemble.
 
Nous considérons l'engagement de l'UE à s'adapter à la solution comme un aspect fondamental du règlement complet.
 
Entre temps, la levée de l'isolement imposé aux Chypriotes turcs contribuera à aboutir à une solution complète. L'isolement imposé aux Chypriotes turcs est en place depuis quarante ans en dépit du fait que le côté chypriote turc a approuvé le plan de règlement de l'ONU.
 
C'est injuste.
 
La communauté internationale devrait agir conformément aux observations de l'ancien Secrétaire général de l'ONU, qui dans  son rapport du 28 mai 2004 au Conseil de Sécurité a reconnu l'existence d'un isolement injuste et a souligné que les efforts en vue de lever les restrictions ne contredisent pas les résolutions 541 et 550 du Conseil de Sécurité.
 
Le Secrétaire général actuel de l'ONU, Monsieur Ban Ki Moon a également mentionné  la question de l'isolement injuste des chypriotes turcs, dans son rapport concernant La Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP)  de juin 2007.
 
Nous attendons que l'Union européenne accomplisse ses engagements précédents envers les Chypriotes turcs et ne permette pas au côté chypriote grec d'exploiter son adhésion de l'UE au détriment des chypriotes turcs.
 
Madame la Présidente, Honorables Sénateurs,
 
Je souhaite conclure en répétant que si l'Ile de Chypre est petite, la question chypriote n'en demeure pas moins très vaste et très complexe.
 
Aujourd'hui, les négociations reprennent avec un grand espoir des deux cotés. La Turquie souhaite aboutir à une solution rapide.  Les personnes qui sont autour de la table, si elles ont des vues opposées sur certains aspects de la solution, connaissent très bien la question. Elles savent que seules les deux parties, avec le soutien des Etats garants, et sous l'égide des Nations Unies sont capables de mener à bien cette négociation.
 
Le climat actuel est le plus favorable que l'on puisse espérer pour le moment. Pour cette raison, une prise à partie externe à ce stade ne peut avoir qu'un effet néfaste.
 
Je vous remercie pour votre attention.
 

Son Haberler

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