Haberin yayım tarihi
2010-12-03
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Le discours d’inauguration d’Ali Rıza Soydan

SOYEZ LES BIENVENUS !


Je vous souhaite la bienvenue à l’inauguration du bâtiment de notre Ecole, Institut d’Esthétique Troya (I.E.T.) dont je vais vous présenter incessamment les objectifs. Cette présentation sera accompagnée d’une projection.


Ici, nous sommes dans le cheval de Troie. Comme la plupart d’entre vous le savent, le cheval de Troie contenait des guerriers. Nous aussi, menons une guerre dans ce cheval. D’accord, me direz-vous, mais contre quoi ? Contre l’ignorance. Eh oui, nous allons combattre l’ignorance et nous vaincrons l’ignorance. Nous sommes à l’époque du règne du savoir et l’ignorance est notre ennemi principal.


L’Institut n’est pas un endroit où l’on impose le savoir. C’est un établissement d’éducation et de science qui a pour objectif d’arriver à la bonne information en la cherchant, en la partageant et en discutant.


A cette époque de l’information, il est devenu trop facile d’arriver à l’information. Mais cette facilité a engendré une énorme pollution informationnelle qui ne cesse de grandir. Durant ces vingt dernières années, dans notre pays et dans le monde, d’innombrables livres ont été imprimés et informations produites. Beaucoup plus qu’au siècle dernier. Il nous est toutefois impossible d’accepter que toutes les informations contenues dans la banque de données soient exactes. Parfois, les choses que nous croyons savoir sont en réalité les chose que nous ne savons pas.


Dans le passé, c’est à dire, il y a 30 ans au maximum, il était très difficile d’arriver à l’information. Pour cela, il fallait passer par toute une série de bibliothèques ou lire des centaines de livres. De nos jours, les moteurs de recherche sont là pour vous apporter immédiatement des milliers de textes, de dessins ou d’autres formes d’information dans le domaine qui vous intéresse. Mais cela permet-il d’arriver à la bonne information ? Non. Parce que dans le passé, il y avait des livres contenant des informations et en permettant le contrôle. On lisait et débattait des livres pour confirmer ou infirmer l’exactitude de l’information. Et à présent ? Il est devenu très facile d’inclure un paragraphe de fausse information dans des centaines de pages d’informations exactes. Cela induit parfois en erreur même quelqu’un de très conscient. Ainsi, on finit par croire à un mensonge pour cent vérités qui l’accompagnent. La même situation est valable dans les domaines de l’enseignement et particulièrement des arts. Parfois, des gens qui n’ ont ni formation ni apprentissage suffisants transmettent leur savoir erroné comme s’il était exact.


Un autre inconvénient est que le fait d’arriver si facilement à l’information provoque une paresse. Les gens ne lisent pas et ne débattent pas. Les gens se disent que l’information facile est là de toute façon et qu’il suffit d’y regarder le soir pour en parler le matin. Ainsi, on ne ressent plus le besoin de s’informer et on en ressent pas le manque. Alors que l’être humain devrait avoir, à côté des ses faim et soif physiologiques, des faims et soifs dans les domaines intellectuel et artistique dont la satisfaction n’est possible qu’avec la bonne information.


Particulièrement nos jeunes s’occupent avec des activités creuses et se tiennent à l’écart du développement dans les domaines scientifique et artistique. Etant donné l’absence d’organismes alternatifs artistiques et scientifiques, les jeunes s’éloignent progressivement de leur propre culture en même tant qu’ils ne parviennent pas à s’intégrer à l’Europe. Cela a un impact négatif sur la psychologie des jeunes.


Mais tout le monde prétend tout savoir sur tout. Excepté une chose. Connaitre ses limites. L’Islam a cinq conditions dont la sixième est connaitre ses limites. Avoir du respect pour les aînés et de l’affection pour ses cadets. Un grand penseur dit ceci : "Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien". C’est bien dit, parce qu’à notre époque, la production d’information est tellement rapide qu’il est impossible d’en suivre le rythme. Dans ces circonstances, nous devons tous continuer à adopter notre statut d’"étudiant" permanent.


Porteur de cette mission, j’avais fondé l’Institut d’Esthétique Troya en 1998 à Çanakkale. Ici et maintenant, je poursuis ma mission. Quiconque franchissant le seuil de cette porte doit laisser dehors son savoir ou ce qu’il croit savoir, son idéologie et entrer ici dans le but d’apprendre, de chercher et de participer à la production du savoir.


Bien que constitué sous forme d’association, nous ne sommes pas une organisation démocratique de masse. De ce fait, nous sommes à distance égale de toute bourse ou de tout milieu. Ici tout le monde peut entrer en qualité d"étudiant" seulement.


Les cours qui seront dispensés au sein de notre Institut sont : Diction, Dramaturgie créatrice,  Atelier de théâtre, Tournage devant les caméras,  Atelier de fils court métrage, Formation musicale de base, Guitare, Orgue, Uud, Kanoun, Baglama, Harmonica de bouche, Violon, Atelier de rythme, Danses populaires, Danses modernes, Danses latines, Gymnastique, Ebrou, Dessin, Photographie, Vitraux, Sérigraphie, Caricature, Informatique de base, Conception et animation graphiques. Parallèlement à cela et en vue de faciliter l’intégration, les cours de langues française, néerlandaise, anglaise et turque seront également donnés.


Cette année-ci notre Club d’Enfants Troyakids commencera un projet-pilote avec un nombre réduit d’enfants. Des enfants de 6 – 12 ans, qui sont membres de notre Club, viendront à l’Institut après l’école, à raison de quatre jours par semaine et de trois heures par jour. Durant ces trois jours, accompagnés par des enseignants à formation pédagogique, les enfants feront leurs devoirs tout en recevant des cours de soutien en matière de musique, dessin, dramaturgie, diction, langue turque. Et ce dans le but de développer leurs capacités individuelles.


D’autre part, notre Institut fonctionnera comme une école du peuple ou un foyer d’intellectuels. Notre Institut ne sera accessible qu’à ceux qui seront inscrits comme "étudiants". Ceux-ci pourront poursuivre les débats, les récitations de poésie, les conversations littéraires et les séminaires d’histoire, d’esthétique et de philosophie. Un service de petit-déjeuner à buffet ouvert et un service de repas du soir sont prévus pour nos étudiants.
 
Au point où nous en sommes, l’histoire, la science, les arts ont été politisés.Ces éléments qui par ailleurs sont une production idéologique ont commencé à servir les arguments idéologiques étroits. La politique est également une science, mais ce sont les politiciens et non les politologues qui font de la politique. La politique a divisé les gens en camps. Les disputes sont permanentes au sommet de l’Etat. La pensée uniforme et la vie en troupeaux ont été imposées. Néanmoins, si les gens avait une pensée uniforme, le monde serait insupportable. La différence est une richesse. La confrontation des idées n’est pas une bagarre, mais un débat. Qui, s’il est réalisé en bonne et due forme, permet à l’être humain de progresser. Tandis que la bagarre élimine le dialogue. Si l’on réussit à faire fonctionner la méthode de la critique et de l’autocritique, les rumeurs et la mesquinerie seront anéanties.
 
Dans le tableau actuel, chacun se retire dans la coquille de sa pensée et ressemble au ver à soie s’enfermant dans son cocon en excluant les autres et ne montre aucune sympathie à ceux qui ne pensent pas comme soi.


Ici nous avons l’intention de montrer que des idées différentes peuvent coexister pacifiquement. Nous allons à la fois enseigner et apprendre qu’au lieu des divisions et disputes stériles, on peut produire et partager dans la paix et dans la fraternité. L’art un toujours une dimension unificatrice. La culture, telle une colle, peut aider chaque composante sociale à créer cohésion avec les autres. C’est justement la force de l’art. Modestement, en ma qualité d’homme des arts, nourri aux seins de l’héritage culturel millénaire de l’Anatolie, ma dernière parole est la suivante :


Adhérez-vous à Troya, soyez des nôtres,


Produisons et partageons ensemble,


Eclairons-nous les uns les autres,


Eclairons l’avenir …


Ali Rıza Soydan
Coordinateur Général

www.alirizasoydan.com
www.tiyatroya.com
www.troyakids.com
www.troyaart.com


 

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